L’OS

Jusqu’à quarante ans
J’ai cru qu’c’était un os
Je sais maintenant
Que c’en est vraiment un

Quand tu sonnes à mon portail
D’un doigt lubrique
Il est dur mon gouvernail
Comme une brique
Tu as des gestes troublants
Qui me dessoûlent
Dans ton torse aux seins trop blancs
La lave coule

Jusqu’à quarante ans…

Contre ta fesse arrondie
Je brûle un cierge
Je ne crois pas les on-dit
De ta concierge
Tes doigts aux ongles fanés
Font des merveilles
Sur les quarante-neuf années
De mon orteil

Jusqu’à quarante ans…

Quand sur le lit tu t’échoues
Comme une barge
Tu m’enfiles un caoutchouc
D’un geste large
J’enfonce au cœur du ravin
Ce pieu tragique
Qui dans ton ventre grave un
Sillon magique

Jusqu’à quarante ans…

La marée fouette les bit-
-tes d’amarrage
Tu sens la fureur subi-
-te de ma rage
Dressée vers le firmament
La bête immense
Tu pleures et tu cries Maman
On recommence

Jusqu’à quarante ans…

J’ai pondu cette chanson
Pour Henri IV
J’vais pas de toutes façons
M’laisser abattre


... paroles et musique : François DEBAECKER


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