OBSÉDÉ

Ça commence à la maternelle
Ma maîtresse était très très belle
Et moi je l’ai représentée
Toute nue en pâte à mod’ler
On appelle ça de la déviance
Quand ça vous travaille dès l’enfance

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

Mes parents m’avaient envoyé
Étudier Jésus au caté
Je gravais des dessins odieux
À l’opinel sur les prie-dieu
On appelle ça du vandalisme
On m’a viré du catéchisme

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

Chez les louveteaux la cheftaine
Avait les formes d’une reine
Et quand elle allait se doucher
Je me cachais pour la mater
On appelle ça du voyeurisme
Ça n’est pas l’esprit du scoutisme

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

Au collège pendant l’cours d’anglais
Y’avait rien qui m’interressait
Je n’apprenais que les gros mots
Pour les écrire sur le tableau
On appelle ça d’la grossiereté
C’est pour ça qu’on m’a renvoyé

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

J’ai fait l’armée dans la marine
Mais je ramenais ma copine
On s’enfermait dans l’arsenal
Pour qu’elle me remonte le moral
On appelle ça d’l’insoumission
J’ai pris quatre mois pour de bon

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

J’ai travaillé au cinéma
Caissier et ouvreur à la fois
Un jour j’ai placé une princesse
Je lui ai caressé les fesses
On appelle ça de l’impudeur
J’ai été remercié sur l’heure

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

J’ai servi dans un restaurant
Une cliente aux seins opulents
J’ai laissé tomber la purée
Au milieu de son décol’té
On appelle ça du harcel’ment
Je suis au chômage pour longtemps

Partout où j’vais je m’fais virer
Je sais je suis un obsédé

Après une vilaine maladie
Je suis monté au paradis
On était tous à poil et moi
J’ai pas pu cacher mon émoi
On appelle ça des goûts pervers
J’m’en fous je descends en enfer !


... paroles et musique : François DEBAECKER


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