CES DEUX
YEUX-LÀ Je partais le
soir Il y avait des
corps Plus loin le
vieux bouge Je passais l'écluse Près
du terrain vague Plus loin le
vieux bouge ... Au bout l'océan La mer me caresse Plus loin le
vieux bouge ...
Dans les rues sombres
Sans jamais savoir
Pourquoi mon ombre
Semblait se mouvoir
Sur les décombres
Comme un spectre noir
Dans la pénombre
Pleins d'héroïne
Fixés au décor
Couleur de ruine
Je les vois encore
Entre la bruine
Saturés de l'or
Qui les calcine
Était ouvert
Sous un néon rouge
Et soudain vert
Il y avait Lola
Qui me fixait
Et ces deux yeux-là
Jamais jamais
Je n'les aurai
Sur le canal
Près de la cambuse
Sous un fanal
Une ombre confuse
Un marginal
Que la mort transfuse
C'est machinal
On n'entendait
Que le bruit des vagues
Sur les rochers
Et les coups de schlague
Qui résonnaient
Je cours en zigzag
Sur la jetée
Noir et funèbre
La sueur me coulant
Sur les vertèbres
Un ciel étouffant
Des éclairs zèbrent
Je saute en hurlant
Dans les ténèbres
Pour m'engourdir
Viens dans ma détresse
Me secourir
Lola ne me laisse
Pas repartir
Tes deux yeux me blessent
Je vais dormir
... paroles et musique : François DEBAECKER